Regards croisés : « Facilitateurs du quotidien »

Rencontre cette semaine avec Corinne Battentier, Responsable Formation Emploi, et Camille Ferret, Chargée du Contrôle Interne, deux collaboratrices du siège social qui assurent un accompagnement opérationnel des équipes en première ligne.

Un regard croisé entre deux fonctions supports, l’une exercée en présentiel au siège depuis le début de la crise, et l’autre en télétravail à domicile.

En quoi cette période de crise a-t-elle bousculé votre fonctionnement habituel (vie personnelle et professionnelle) ?

(Corinne B.) Le début de la crise a été très rapide… du jour au lendemain nous nous sommes retrouvés dans une situation totalement inédite au siège avec près de 90% de collaborateurs qui ont pris leurs fonctions à distance. Pour ma part, n’ayant pas d’enfants et habitant à 5 minutes du siège, c’était un choix légitime de rester en présentiel sur le site et assurer une présence au service des Ressources Humaines.

La formation étant suspendue, mon poste a pris un tournant tout aussi important. Au niveau relationnel d’abord, je suis au service des autres membres de l’équipe RH restés à leur domicile en télétravail (scan, demande de virement, photocopies…), et j’assure le lien avec les passages des salariés (venus récupérer des documents, des matériels…) ou également des prestataires au siège (facteur, livreurs…). Au niveau des établissements, je prépare les attestations de déplacements employeurs, pour que les salariés puissent se rendre à leur travail. Le lien et le relationnel (non virtuel !) sont très importants pour moi. Bref, des journées à 300 à l’heure !

Côté vie perso, j’ai ressenti une certaine gêne (parfois légitime, je pense) quand lorsque l’on a mis en place les visios, j’ai eu l’impression de rentrer dans l’intimité des personnes en télétravail… mais cela nous a permis de resserrer les liens finalement !

(Camille F.) À titre personnel, j’ai vécu le télétravail avec mes enfants ! Sans mode de garde, je dois jongler entre les conf-call, les couches, les repas, le travail… une nouvelle organisation à mettre en place pour assurer une continuité de services et une vie bien remplie à la maison.

Au niveau de ma fonction, les audits ont naturellement été suspendus dans les établissements, mais je poursuis les contrôles à distance.

N’étant pas présente sur le site, le relationnel a fortement diminué avec mes collègues de la direction financière, les mails et le téléphone ne remplaçant pas les relations humaines. Avant le confinement, j’assurai déjà une journée en télétravail par semaine, mais à partir du 17 mars j’ai découvert le télétravail en famille (comme beaucoup d’autres) avec deux enfants en bas âge (1 et 3 ans).

Avez-vous engagé de nouvelles initiatives ou modifié vos pratiques ?

(Corinne B.) J’ai accentué cette volonté de maintenir du lien et d’être vraiment un relai, une aide au sein de l’équipe RH. Une situation qui m’a permis de renforcer mes appétences en relationnel tout en découvrant de nouveaux outils de communication à distance : les audios et visios-conférence, l’utilisation de TEAMS… J’ai consulté également plus qu’à l’habitude (je dois le dire) le blog interne des collaborateurs du siège avec l’envie de connaître les nouvelles du Groupe. 

(Camille F.) La première modification dans ma pratique professionnelle a été l’amplitude des horaires, qui a varié en s’adaptant à l’environnement de travail à la maison.

Aujourd’hui, je me concentre sur des projets d’analyse de fond, par exemple l’analyse du circuit de facturation des Départements concernant les résidents bénéficiant de l’aide sociale. Un projet en collaboration avec les Pôles Clients et Recouvrement, ainsi que la Direction financière. La gestion des projets se réalise plutôt bien car les équipes restent très disponibles à distance.

De nouvelles missions de contrôles m’ont été confiées, notamment sur le circuit de validation des factures fournisseurs du Siège. Nous avons été contraints de nous adapter et travailler de manière dématérialisée n’était pas une pratique courante dans notre organisation. La crise nous impose une agilité et une souplesse qui seront bénéfiques sur le long terme.

De même, le Pôle Facturation m’a formé ainsi que deux autres collaboratrices de la Direction Financière afin d’être présentes en support en cas de besoin de la part des établissements. » 

Quelles opportunités cette expérience de crise peut-elle ouvrir pour le futur ?

(Corinne B.) L’utilisation des nouveaux outils de communication découverts malgré nous et qui pourront avoir une utilité pérenne à l’avenir… On a pu également se rendre compte que le développement des visios est une vraie réponse à la limite des déplacements. Nous aurons certainement une réflexion à faire sur ce sujet. Enfin, la confirmation de possibilité de télétravailler et de bien télétravailler. Cela ouvre une porte à d’autres réflexions sur le nombre de jours possibles à travailler depuis son domicile sur une semaine de travail. 

Par contre, j’aurais quand même un petit bémol à la mise en place d’un télétravail massif, à mon sens, il ne facilite pas les décisions. Avant, il était plus simple de passer dans un bureau pour recueillir un avis/une décision, là c’est plus compliqué…

(Camille F.) Avec cette expérience de crise, nos façons de travailler vont évoluer… Pour ma part, ma fonction va probablement évoluer avec une remise en question des méthodes de travail notamment les nombreux déplacements en établissement (une vingtaine par an). Je suis actuellement en réflexion de cette évolution avec ma Direction.

Le mot de la fin :

(Corinne B.) Même si le siège a travaillé en mode « dégradé », nous avons su tenir le cap et c’est le principal !! Et pour le mot de la fin : rien ne remplace les relations humaines en direct.

(Camille F.) Une expérience qui a fait ressortir beaucoup de bienveillance entre les équipes.

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